29 décembre 2006

Ils diront peut-être en 2007

Saddam Hussein : "J'avais peut-être un peu trop tiré sur le corde"

George W. Bush : "Alors, qui c'est qui avait raison hein ? on les a trouvées ces armes de destruction massive... en Iran. Iran / Iraq, même combat !"

Jésus Christ : "c'est vraiment le bordel ici. Je retourne là haut"

Oussama Ben Laden : "elle commence à être longue cette partie de cache-cache, j'm'ennuie"

Kim (Loft Story): "Mais quelle maison de merde... Merci Bonneville. Vraiment merci"

Benoit XVI : "Trop de curés deviennent pédophiles alors OK pour le mariage homosexuel"

Un habitant juif de l'avenue du Parc : "Elle est pas mal la p'tite blonde à moitié vêtue qui fait de l'exercice dans la salle de sport là"

28 décembre 2006

Turkménistan et Scrabble

Courrier international , à l'instar d'autres médias, nous révèle l'identité du successeur de Saparmourat Niazov, alias Turkmenbachi, décédé brutalement le 21 décembre dernier. Ce sera Gourbangouly Berdymoukhammedov. Ne me demandez pas de vous le répéter, mais ça doit faire pas mal de points au Scrabble.

27 décembre 2006

La chaîne des 5 secrets

Défi reçu de Fanny qui l'a elle-même reçu de Tchendoh
Afin de ne pas briser la chaîne, je vais donc m'atteler à la tâche, à savoir vous livrer 5 secrets. Comme le ridicule ne tue point, let's go !

1. j'ai un irrépressible faible pour les gros seins ;
2. j'ai un irréfrénable faible pour les petits culs ;
3. j'ai un faible compulsif pour les femmes physiquement intelligentes et vives d'esprit ;
4. j'ai un faible obsessionnel pour les femmes qui ont un sens de l'humour caustique ;
5. j'épouserai les yeux fermés la femme qui réunit 1. + 2. + 3. + 4.

Ouais, je sais, j'suis faible...

Je l'envoie à :
Geneviève
Célibataire Urbaine
Sara
Lyne-la-Lune
Zulie

Occupation trouble : qui sera le prochain éliminé ?

Après les disparitions successives de Pinochet (mort avant d'avoir pu être jugé), après celle de Saparmourat Niazov alias Turkmenbachi, après la confirmation de la prochaine exécution de Saddam Hussein d'ici une trentaine de jours (idéal pour lancer l'année 2007), une question s'impose : quel sera le prochain dictateur, le prochain tyran à nous quitter ?

Voici une belle brochette (non exhaustive) de Tartuffe et autres Ubu Roi pour vous aider dans vos pronostics.

  • Fidel Castro, qui a depuis plusieurs semaines troqué son uniforme militaire pour un sympathique jogging aux couleurs nationales, voulant sans aucun doute nous rassurer sur sa forme olympique ? Cote : 2 contre 1.
  • l'exquis président zimbabwéen Robert Mugabe, octogénaire homophobe au pouvoir depuis 1980 et dont la politique visant à raser les bidonvilles en 2005 a fait environ 700,000 sans-abri selon l'ONU ? Cote : 3 contre 1.
  • Kim Jong Il, l'affable dirigeant nord-coréen aux chaussures compensées (qui adore regarder le basket US, activité interdite pour le reste de la population), qui a pris la succession de son père, le "leader éternel", en 1994, qui n'hésite pas à laisser son peuple mourir de faim (2 millions de morts dans les années 90) et dont l'un des passe-temps favoris est l'essai nucléaire ? Cote : 10 contre 1.
  • le convivial général rwandais, Paul Kagame, affectueusement surnommé le "Napoléon des Grands Lacs" et élu en août 2003 avec un confortable 95 % des voix ? Cote : 12 contre 1.
  • le bélarus Alexandre Loukachenko, leader paranoïaque sans partage depuis 1994, grand nostalgique de Staline, qui a réussi à transformer Minsk, la capitale, en écomusée de l'ère soviétique et réélu démocratiquement avec seulement 82% des voix en 2006 ? Cote : 15 contre 1.
  • le sympathique ouzbèque Islam Karimov, qui s'applique doucement mais sûrement à instaurer un régime de terreur ? Cote : 18 contre 1.
  • Noursultan Nazarbaev, le délicieux président kazakh, réélu en 2006 avec un modeste 90% des voix en ayant éliminé (physiquement parfois) ses principaux opposants et dont la fille aînée gère les médias ? Cote : 20 contre 1.
  • le très ouvert roi Mswati III qui règne en despote absolu sur le Swaziland depuis 1986, qui nomme députés, juges et membres du gouvernement, et interdit toute critique sur sa personne ? Cote : 20 contre 1.
  • le généralissime Than Shwe, numéro un de la junte birmane au pouvoir depuis 1988, et qui a décidé en 2005 de transférer la capitale vers les plateaux isolés du centre du pays ? Cote : 22 contre 1.

Rien ne va plus ! Faites vos jeux. La lutte promet d'être chaude. Et n'oubliez pas qu'un challenger pourrait venir bousculer tous les pronostics !

26 décembre 2006

A méditer : part I

Extrait de l'Insoutenable légèreté de l'être de Kundera :

"Si nous sommes incapables d'aimer, c'est peut-être parce que nous désirons être aimés, c'est-à-dire que nous voulons quelque chose de l'autre (l'amour), au lieu de venir à lui sans revendication et ne vouloir que sa présence".

Montréal sous la neige... enfin !

St-Denis aux premières heures.

Rue Duluth.

Croisement St-Denis - Rachel.

Intersection Duluth - Lafontaine.

Stationnement sur Rachel.

24 décembre 2006

Le français de l'année 2006 au Québec

Time l'a dit : la personne de l'année 2006 dans le monde, c'est nous. Wow ! Que d'honneur !

Mais si l'on revient à un niveau disons plus régional, quel a été le meilleur ambassadeur français au Québec durant cette année riche en évènements ? J'ai beau me creuser les méninges, j'ai du mal à en trouver un qui sorte du lot, qui soit suffisamment consensuel. Je ne vois pas un homme politique (Juppé ? Non). Ni un acteur (Jean Dujardin alias Brice de Nice ? Non). Ni un chanteur. Ni un écrivain. Ni un philosophe. Non, je n'en vois qu'un seul, un sportif : Cristobal Huet, dernier rempart du Canadien de Montréal. Avec un prénom comme le sien, il était prédestiné : C.H. ange-gardien du CH.

Huet a, en l'espace de quelques mois, renforcé ma fibre patriotique chez nos cousins. Combien de fois m'a-t-on vanté les mérites de ce joueur (un français, le seul de la ligue, qui dame le pion aux meilleures attaques de la ligue). Mais au-delà de ses performances individuelles, Huet a su transmettre des valeurs qu'habituellement peu de québécois auraient attribuées à un français.

En tête de cette liste de valeurs, on trouve le travail, la patience, l'humilité, la réserve et l'esprit d'équipe. OK, chaque interview de Huet ne laissera pas de marque dans l'histoire de la littérature, mais son attitude est admirable à tous points de vue. Même les médias français se sont déplacés pour couvrir ses exploits, alors que le hockey est un sport quasi-confidentiel dans l'Hexagone.

Alors, Père-Noël Cristobal, merci pour ce beau cadeau qui contribue à donner une autre image du français en terre québécoise. Et si tu continues à nous représenter aussi bien, c'est pas impossible que je vote pour toi aux présidentielles de 2007.

23 décembre 2006

Niazov au paradis ?

Pour les Turkmènes, la voie du perfectionnement spirituel était toute tracée : il suffisait de suivre l’enseignement de leur président, Saparmourad Niazov, surnommé Turkmenbachi, "le père de tous les Turkmènes". Ceux qui liront trois fois à voix haute l’ouvrage écrit par Turkmenbachi lui-même se voient promettre le paradis : il l’a expressément demandé à Allah.

Celui qui lira mon livre sera intelligent, comprendra la nature, les lois et les valeurs humaines. Mon œuvre est une charte de bonne conduite et de conseils et c’est aussi un code moral à l’attention de tous les Turkmènes. Naturellement, celui qui lira mon ouvrage ira au paradis”, avait déclaré M. Niazov à l’occasion du nouvel an musulman.

Aujourd'hui, Niazov, le dictateur ubuesque, est mort. Espérons pour lui qu'il avait eu le temps de le lire 3 fois et à voix haute...

Petit coup de gueule du maudit "françois"

Bientôt 3 ans que le Québec est ma terre d'élection. Combien de fois ai-je entendu : "vous les français, vous êtes snobs et vous nous reprenez constamment sur notre français". Ce à quoi je répondrai : c'est vrai que si je me fiais uniquement à certains de mes compatriotes la plupart des québécois sont pratiquement à ranger dans la catégorie "tueur linguistique en série" tant le massacre de la langue de Molière est flagrant selon eux.

Je m'efforce de prendre votre défense en expliquant à mes chers compatriotes qu'une langue, ça vit, ça évolue, ça s'enrichit, bref, c'est une entité dynamique, en réinvention perpétuelle (telle que devrait d'ailleurs l'être un couple, mais ça, c'est un autre débat). Il n'y a qu'à regarder les particularismes régionaux français, sur un territoire plus de 5 fois plus petit que le Québec. Mettez ensemble un marseillais et un lensois, je suis pas persuadé qu'ils se comprendront parfaitement.

Bref, tout ça pour dire que ce procès qui vous est intenté n'a, selon moi, pas lieu d'être. Sauf que... telle une bête apeurée, vous n'hésitez pas vous même à vous rebiffer et à nous reprendre en permanence (si, si) notamment sur la supposée invasion d'anglicismes dans notre langage quotidien. Oui, on gare notre voiture au "parking" et pas au "stationnement", oui on travaille dans des "open space" et pas dans des "cubicules", oui on a des "plannings" chargés, mais jamais on ne dira qu'une femme est "cute", qu'un chandail est "loose", qu'on va à un "party", etc... Et mieux, on évitera autant que possible de créer des mots français calqués sur l'anglais juste pour se déculpabiliser et pouvoir dire "Non, nous n'employons pas de mots anglais". A titre d'exemple, nous ne "cédulons pas d'entrevue dans un cubicule" (schedule an interview in a cubicle) mais nous "planifions un meeting dans un open space" (oui, oui, je sais)...

Enfin, dernière petite chose. Arrêtez de nous demander, comme si on était des bêtes de foire, de parler anglais, juste pour le plaisir de vous foutre de nous. Sachez que we only speak the language of love.

Voilà qui est dit. Ça va mieux.... Maintenant, enterrons la hâche de guerre linguistique et faisons évoluer la langue à notre guise. Le plus important est de profiter de la richesse de nos échanges.

De l'injustice des tirages au sort

Hier, dans un grand élan de générosité, ma chère compagnie a fait tirer au sort, parmi les 170 employés du site, tous les cadeaux de fin d'année gracieusement offerts par nos fournisseurs. J'ai eu l'honneur d'être pigé. J'ai gagné... un pointeur laser. Wow. Certains fournisseurs sont prêts à débloquer de sacrés budgets pour entretenir de bonnes relations avec leurs clients. Et quand je pense à ceux de ma compagnie qui n'ont rien eu, je me sens sacrément privilégié. Vraiment.

22 décembre 2006

Appel au boycott de l'utilisation intempestive du terme "procrastination"

Halte à la procrastination ! Y a qu'à taper le mot sur Google et pas moins de 5.8 millions de résultats s'affichent... J’en peux plus, non pas de la procrastination en tant que telle, mais de l'utilisation intempestive et quasi-systématique de ce mot par tout le monde (journalistes, bloggeurs, citoyens lambda, psychologues, psychiatres, etc…). Comme si prononcer ce mot revenait à déclarer : « moi aussi, j’appartiens à cette merveilleuse secte des gens "in" qui remettent systématiquement tout au lendemain et... qui connaissent des mots de plus de 10 lettres ».

Tout le monde parle de ses démêlés avec la procrastination, du long combat quotidien qu'il lui livre et des souffrances qui en résultent. Comme si le véritable mal du siècle n'était pas la dépression mais bien cette irréfrénable et maudite procrastination.

Ce terrible fléau a pourtant toujours existé, mais il semblerait qu'après une léthargie de plusieurs décennies, le monde moderne vienne seulement de se réveiller pour découvrir qu’il existait un mot suffisamment tendance pour être employé à toutes les sauces. Faut croire qu’on avait pendant des décennies remis au lendemain cette découverte, alors que Proust au début du XXème siècle en parlait déjà. Mais la société moderne est régie par des phénomènes de modes : procrastiner et le revendiquer haut et fort, voilà qui est tendance, mondain.

Quel sera le prochain mot à la mode ? Un mot qui existe depuis des siècles ou un véritable mot nouveau qui aura l'immense honneur d'être intégré aux éditions 2008 des dictionnaires classiques ? Pour information, parmi les nouveaux mots ayant fait leur entrée dans le Petit Larrousse Illustré 2007 (quelle référence n'est-ce pas ?), on retrouve : quinzomadaire, pédégère, drag-queen, houmous ou encore bunkériser. Des mots suffisamment tendance pour inonder notre quotidien ?

21 décembre 2006

Cartomètre de bureau : Part III

2 nouvelles cartes de voeux reçues aujourd'hui... Me voici péniblement à 5. Sur l'échelle du cartomètre, une conclusion s'impose : ma popularité dans le monde des affaires semble à faire. Je dois me faire une raison : je ne remporterai pas le trophée 2006. Dur à encaisser.

20 décembre 2006

Collègues de bureau

Voici un petit listing, non exhaustif, de caractéristiques de certains de mes collègues de bureau (toutes sont véridiques, eh oui, je travaille dans une merveilleuse compagnie qui pourrait faire passer les personnages du film Vol au dessus d'un nid de coucou pour des gens normaux) :

  • Celui (ou celle) qui se plaint en permance de ne jamais être au courant de rien, de ne pas avoir de reconnaissance malgré des compétences techniques reconnues, de ne pas être invité aux réunions, de ne pas être consulté ;
  • Celui qui passe ses vacances seul à visiter les stades de baseball nord-américains qu'il voit à la télé (il pourra par exemple passer une semaine à vadrouiller en voiture entre Montréal et Saint-Louis aux US juste pour le plaisir de pouvoir mettre dans son bureau une photo de lui prise dans le stade) ;
  • Celui qui a 36 ans, habite seul avec son chat et qui passe toutes ses fins de semaine chez son frère, sa soeur ou ses parents depuis maintenant 10 ans en ligne ;
  • Celui pour qui, chaque anecdote que vous évoquez, chaque sujet de conversation que vous avez, rappellera immanquablement un souvenir, une anecdote de famille qui commencera toujours par : "ah ben c'est comme avec mon frère..." ou "ah ben c'est comme avec ma soeur..." ;
  • Celui qui est légèrement hypocondriaque, qui a toujours mal au dos, au coude, au genou (pour chacun de ces maux, une anecdote de 30 min en moyenne vous expliquera le pourquoi du comment) et qui porte toute la misère du monde sur ses épaules : un avion s'écrase dans le monde. C'est forcément sur ses pieds... ou presque. L'écouter vous rendrait presque malade ;
  • Celui que vous voulez absolument éviter de croiser dans les couloirs parce que vous savez que le simple fait de dire bonjour vous prendra un bon 20 minutes avant de pouvoir retourner à vos occupations ;
  • Celui qui débarque dans votre bureau pour le simple plaisir de geindre, de se lamenter. Lorsque vous voulez vous en débarrasser, vous êtes obligé de lancer l'impression d'un document sur une imprimante en dehors de votre bureau ou encore de vous appeler discrétement avec votre propre cellulaire sur votre ligne directe ;
  • Celui dont vous connaissez par coeur les histoires, la vie, parce qu'il en parle tellement et qu'il s'y passe tellement peu de choses que c'est difficile d'oublier (et pourtant, on aimerait tellement) ;
  • Celui pour qui, un repas sans frites, coke, ketchup et steak en sauce, le tout agrémenté de quelques ailes de poulet ruisselantes de graisse, n'est pas un vrai repas et qui par la suite s'étonne d'avoir pris 50 livres en 3 ans (pas facile quand on mesure 5 pieds 6) ;
  • Celui pour qui tous les 5 à 7 de bureau se terminent vers 5h10 parce qu'il ne veut pas faire attendre son chat.

Maintenant, essayer d'imaginer toutes ces caractéristiques dans une seule et même personne. Pas très réjouissant voire impossible me direz-vous ? Eh bien pourtant, cette merveilleuse personne existe. Il s'appelle L. et travaille dans notre département informatique. C'est un peu mon modèle.

Cartomètre de bureau : Part II

Une seule nouvelle carte aujourd'hui, rien de bien follichon pour me rapprocher des vedettes actuelles du bureau dans la course à la popularité de fin d'année. Mais bon, passer de 2 à 3 cartes, c'est tout de même une augmentation de 50%... Maigre consolation je le concède...

19 décembre 2006

Le cartomètre de bureau

Coutume de bureau assez étonnante en cette période de Noël : pour tous les nantis de ma compagnie (comprendre ceux qui ont un bureau fermé par opposition aux pauvres qui squattent à l'année un modeste cubicule), la période des fêtes semble être une occasion propice pour montrer sa popularité, son intégration sociale dans la grande famille des affaires. Ainsi, chaque nanti attache une attention particulière à coller sur la cloison extérieure de son bureau toutes les cartes de voeux qu'il reçoit, transformant certains couloirs de la compagnie en véritables salles de classe pour enfants de 3 à 6 ans.

Malgré mon esprit de compétiteur-né, j'ai décidé de ne pas participer à ce concours, non pas parce que je suis en finance et qu'à date je n'ai reçu que 2 cartes (je me dis que les cartes qui me sont adressées devraient rentrer durant les fêtes et non pas 2 semaines avant... l'espoir fait vivre), mais tout simplement parce que chaque carte reçue (donc 2) part immédiatement à la poubelle (bac bleu, celui du recyclage).

Mais pour les amateurs de statistiques, en date d'aujourd'hui, au cartomètre de bureau, je vaux donc un piètre 2 sur une échelle pas encore très bien définie pour l'européen que je suis, loin derrière les 20 voire 25 de certains (j'en soupçonne certains de s'envoyer des cartes à eux-mêmes). Vais p't-être proposer aux pauvres des cubicules de leur louer ma cloison.

17 décembre 2006

Saint-Sylvestre new-yorkaise

Yessss !! C'est confirmé : cette année, ma Saint-Sylvestre se déroulera à Big Apple. Vais en faire de la grosse compote de cette fin d'année 2006 moi !!

14 décembre 2006

La police a toujours raison

13 ans que j'ai le permis de conduire et pas un seul accident, ni même une quelconque amende pour une infraction au code de la route (je laisse bien entendu de côté les tickets pour stationnement illicite dont je suis un incorrigible collectionneur). Dois-je mettre ce casier parfaitement vierge sur le compte de la chance vu ma forte propension à avoir le pied sportivement lourd ? J'en sais rien, mais Saint-Christophe, le saint-patron des automobilistes, semblait veiller sur mon cas avec une extrême bienveillance... jusqu'à il y a quelques jours.

Lundi soir, 18h, croisement boulevard des Sources / boulevard Hymus dans le West Island. J'arrive à assez vive allure (disons 80 km/h dans une zone de 50) et vois la lumière passer au orange. Une très légère pression sur l'accélérateur et bien que la lumière passe au rouge, me voici de l'autre côté de l'intersection... avec aux fesses, des lumières bleues et rouges, celle d'une voiture de police sortie du diable vauvert.

Je ne me fais pas prier pour me ranger sur le côté et les paroles si sensées de ma mère me reviennent immédiatement à l'esprit : "Ne discute pas avec la police, la police a toujours raison. Joue toujours la carte de l'autoflagellation et de la naïveté".

Une charmante policière blonde (si, si, vraiment charmante pour une policière) cogne à ma vitre, que je m'empresse de descendre en affichant un superbe sourire niais ultrabrite.
- Bonsoir Monsieur...
Je lui laisse pas le temps de continuer : en avant pour l'autoflagellation !
- Bonsoir, je suis vraiment désolé, j'étais en train de regarder dans mon rétroviseur, j'ai vu la lumière trop tard pour freiner. Je suis en faute. Je suis sincérement désolé. (j'ai l'air aussi catastrophé et coupable que si j'avais été pris la main dans le pot de confiture par ma mère)
- Oui, peut-être que vous alliez trop vite également.
- C'est possible, je suis vraiment désolé, voici mon permis, mon certificat d'immatriculation et mes papiers d'assurance.
- Merci. Je reviens. Veuillez attendre dans votre véhicule.

Elle retourne à son véhicule, fait les vérifications d'usage, prépare avec application le ticket qu'elle va sans doute me remettre. Je sais même pas ce que je risque. 3 ans que je suis au Québec et la seule chose que j'ai eu à faire pour obtenir pour permis québécois : aller à la SAAQ, présenter mon permis français, sourire comme un niais pour prendre une photo et m'acquitter de 150$. Inutile de dire que certaines subtilités du code de la route m'échappent un peu. Je sais, nul n'est sensé ignorer la loi... je suis donc un terrible délinquant (encore une fois, excusez-moi).

Je commence à trouver le temps long à attendre dans mon véhicule. Finalement, sa portière s'ouvre. Elle se poste à la hauteur de ma portière et me tend le ticket :
- Sachez qu'une lumière rouge, c'est 150$ et 3 points de moins sur le permis. Je vous ai mis une lumière orange : 95$ et 0 point en moins. Bonne soirée.
- Vraiment, je vous remercie. Bonne soirée.

L'autoflagellation, ça rapporte à peu près 55$ et 3 points de permis par les temps qui courent.

09 décembre 2006

Parti de Noël

Eh oui, le mois de Décembre est là et bien là, avec son cortège de guirlandes, d'idées cadeaux et de fêtes en tout genre, des partys de famille aux partys entre amis en passant par le désormais traditionnel party de bureau. Bien que mon fameux party de bureau ne se tienne que la semaine prochaine, dans une pseudo-salle des fêtes aménagée spécialement pour l'occasion, je n'en peux plus d'entendre les conversations de couloir, qui immanquablement finissent toujours par évoquer ce party dont le thème de l'année est "Party des îles" : tout un programme...

Et bien entendu, dès qu'on peut m'accrocher sur le sujet, reviennent les sempiternelles questions :
- tu te mets à quelle table ?
- tu t'habilles comment ? Costume-Cravate (pingouin des îles en fait) ou déguisé ?
- tu viens accompagné ? (quelle lumineuse idée de mélanger collègues et conjoints).
- ah non ? mais t'es toujours célibataire ? (ouais, pis ?)
- en tant que chefs de service, vous allez vous mélanger avec les employés ou faire une table de management ? (franchement, je supporte mes équivalents hiérarchiques toute l'année, on va p't-être la jouer un peu indépendant non ?)
- c'est qui le DJ ? (j'm'en câââââlisse)
- vous restez après le repas ?

A toutes ces réponses aussi inquisitrices qu'inutiles, je formule la même réponse : je ne viens pas au party de Noël du bureau. C'est-tu assez clair ?

Amusez-vous bien, moi, je suis parti de Noël cette année. Car comme le dit si bien ce dicton : "Noël vint un lundi, Et tout se perdit". Cette année, Noël vient un lundi... alors je boycotte. Pardonne moi mon petit Jésus, je pense à toi les 364 autres jours de l'année. Je pars fêter de mon côté avec ma belle... collègue.

06 décembre 2006

Caribou contre Kangourou

2 ans et demi que je suis expatrié aux pays des caribous. Ce qui signifie que théoriquement, dans 6 mois, mon contrat de 3 ans arrive à échéance. Y a quelques semaines, j'avise mes ressources humaines que ça serait pas mal qu'ils commencent à penser à la suite (reour en France ? non pour moi ! - Aller dans une autre filiale ? Mouais... faut voir où !). Et v'là t'y pas qu'hier, ils m'arrivent avec une proposition pour un poste basé... à Sydney pour l'été prochain. Wowwwwwwwww !!! Je rêve d'Australie depuis que je suis gosse, la barrière de corail, Ayer's Rock, la baie de Sydney et son opéra, etc... Face à une telle opportunité, je me suis empressé.... de décliner. Ne me demandez pas pourquoi, je le sais pas moi-même. Je pense tout simplement que l'appel du caribou est plus fort que celui du kangourou. Je me renseigne sur le champ sur ces animaux. Doit y avoir une explication scientifique à mon refus !

25 novembre 2006

Pérégrination nocturne

Samedi. Tôt le matin. Rue Crescent (sans doute la rue que je haïs le plus à Montréal).

Je suis avec 3 amis. Nous venons à peine de sortir du sordide Electric Avenue qui, sous la supervision de sympathiques videurs aussi larges que hauts, recrache un flot continu de clients aussi imbibés que hagards. A cette heure avancée de la nuit, on ressemble plus aux zombies du clip Thriller de Michael Jackson qu'aux candidats proprets de Loft Story.

Une multitude de groupes se forment sur le trottoir, chacun s'efforçant de rassembler ses esprits, de retrouver ses amis de 20 ans, ses nouveaux amis d'un soir, sa potentielle conquête de la nuit et j'en passe. J'observe la sortie avec attention, malgré les quelques breuvages alcoolisés que j'ai engloutis (j'en ai forcément bu un trop grand nombre parce que je ne m'explique toujours pas comment, tel une baleine sur une plage, on s'est échoué dans ce night-club miteux. Je me souviens simplement que la soirée a commencé au Tap Room vers 17h et qu'ensuite on a dû faire 4 ou 5 autres endroits, où l'alcool a été un dénominateur commun. Quasi impossible de retracer le parcours, j'ai pas la mémoire des noms... surtout des enseignes de bars) .

J'observe donc cette ruche bourdonnante d'individus qui pour la plupart savent que c'est le "last call" pour trouver leur reine d'un soir.

A mes côtés, une petite blonde en mini-jupe, talons aiguilles, toute de noir vétue, tape frénétiquement sur le clavier de son cellulaire. Elle est seule. J'engage la conversation aussi subtilement que peut le faire un gars avec 3 grammes d'alcool dans chaque bras.

Moi : ah ben non ! on s'est pas parlé de la soirée et tu me demandes déjà mon numéro de téléphone !

Elle : ???

Moi : Je te le dis tout de suite : j'aime pas quand ça va trop vite.

Elle : ...

Moi : Et au fait, tu as de très belles chaussures.

Elle (flattée) : Ah, merci !

Moi : je le pense sincérement.

Elle : elles sont peut-être belles mais j'ai vraiment mal aux pieds.

Moi (toujours aussi subtil) : faut souffrir pour être belle. Tu as déjà dû beaucoup souffrir dans ta vie.

Elle (toujours flattée) : vraiment merci. Mais vous étiez à l'intérieur ce soir ? Pourquoi t'es pas venu me parler ?

Moi (lucide) : je suis à peu près persuadé qu'on était chacun là où l'autre ne s'aventurait pas : moi, la piste de danse, toi, le bar. Je me trompe ?

Elle : Non, t'as raison, j'étais sur la piste, c'est aussi pour ça que j'ai mal aux pieds.

Moi : qu'est ce que tu fous toute seule sur le trottoir ?

Elle : je suis avec une amie mais je pense qu'elle est partie avec un gars qu'elle a rencontré (NDLR : je perçois une pointe de jalousie dans ses propos)

Moi : bon, ben, on finit la soirée où ?

Un de mes amis (je les avais oubliés eux moi !) : on va tous chez toi !

Elle : ouais, bonne idée ! on va chez toi.

Moi : euh... bon, ben... OK

A partir de là, tout commence à devenir franchement nébuleux. Voici les quelques bribes de souvenirs que j'ai pu rassembler ce matin malgré un cerveau complétement embrumé :

  • y avait personne dans mon appart' ce matin ;
  • les cadavres de bouteilles de bière sur la table du salon ont laissé un vibrant témoignage du passage de mes compagnons de beuverie ;
  • la fille s'appelait Valérie (oui, je le sais, j'ai retrouvé sa carte de visite sur ma table de chevet) et visiblement elle avait pas froid aux yeux ;
  • j'ai vaguement le souvenir de l'avoir "frenché" à plusieurs reprises (où étaient mes 3 amis à ce moment-là ? Mystère...) ;
  • je pense avoir rejoint Morphée vers 6h, seul.

En tout cas, c'est décidé : j'arrête... d'aller au Electric Avenue. Je vais aller me prendre une bière au soleil pour fêter cette nouvelle résolution. Je vais aussi appeler mes 3 compères, histoire de savoir s'il faut que je rappelle la belle Valérie. Dans mon souvenir, elle était même très belle. Peut-être est-ce plus sage que je ne garde d'elle que son souvenir.

22 novembre 2006

Obélix est… québécoise !

Après bientôt 3 années à côtoyer nos cousins, je me dois d’aborder les grands principes qui régissent les relations homme / femme au Québec.

Force est de constater qu’il n’est pas facile d’être un homme de nos jours au Québec, dans une société placée sous le règne du matriarcat. La libération de la femme a atteint un tel stade au Québec qu’elles ont totalement pris un pouvoir déserté par une gent masculine qui ne sait plus bien comment se situer. Les femmes québécoises ont de réelles « couilles » (‘scusez cet écart de langage) et nombreuses sont celles qui se plaignent que les mâles québécois sont devenus des chiffes molles, ne sachant plus séduire, ni charmer une femme (dire « cruiser » ici). J’ai côtoyé de près plusieurs représentantes de la gente féminine locale et à la quasi-unanimité le leitmotiv était le suivant : « Le Québec est la province des hommes aux yeux baissés ». Pas très flatteur pour nos cousins…

Très honnêtement, je ne peux pas leur donner complétement tort (je suis solidaire les gars !). J’ai vu quelques hommes québécois à l’œuvre dans les bars (certes, vous me direz que c’est pas dans les bars qu’on a le meilleur échantillonnage) et je ne peux pas dire que je me sentais particulièrement impressionné par les méthodes « brut de décoffrage » du chasseur québécois.

A l’inverse, les femmes vivent une sexualité totalement débridée (ah cette libération sexuelle !), dans laquelle elles sont totalement actrices. Ce sont elles qui vous choisissent et non l’inverse. Finalement, elles se comportent comme la plupart des gars en Europe : elles vous prennent, vous « consomment », vous jettent et ne vous rappelleront qu’en cas de besoin urgent. On rentre tout droit dans la définition du si populaire statut de « fuck-friend ». Et les plus débrouillardes pourront même en avoir plusieurs en rayon. Bon vivant rimant avec prévoyant, vaut mieux pallier toute pénurie éventuelle.

Si j’osais un parallèle (soyons fou) : le rapport des québécoises aux hommes est à peu près le même que celui d'Obélix avec les Romains. On cogne d’abord et on discute après. Si c’est un tantinet déstabilisant de prime abord pour le charmeur français que je suis (si, si, je peux être charmeur à mes heures), j’ai rapidement pu apprécier les avantages de ce débridement. Néanmoins, après plusieurs mois de recul, je regrette un peu le temps de la séduction qui est ici réduite à peau de chagrin. Aujourd’hui, je dirais que la femme idéale serait à mi-chemin entre la femme française et la femme québécoise, c’est-à-dire un juste milieu entre la femme réservée, à séduire et la femme libérée.

Je pars de ce pas me mettre en quête d’une franco-québécoise.

21 novembre 2006

De l'art (?) de la conduite au Québec

Pas plus tard qu'hier, je vantais les mérites et la discipline de nos cousins québécois dans les files d'attente. Je ne peux malheureusement pas en dire autant en ce qui concerne leur comportement au volant . Plusieurs constats s'imposent :

- le prix des automobiles au Québec pourrait facilement être réduit de quelques centaines de dollars puisque plusieurs équipements (rétroviseurs et autres clignotants) ne servent absolument à rien. Encore que le rétroviseur (surtout intérieur) soit un indispensable outil pour le ravalement de façade matinal de ces dames.

- les panneaux de signalisation ont un seul et unique but : décorer des autoroutes défoncées en perpétuelle réféction.

- les autoroutes sont des terrains de jeu pour échappés de l'asile. Parmi ces dégénérés, on retrouve pêle-mêle :

  • les chauffeurs de truck dont la principale préoccupation est d'essayer, depuis leur cabine, de s'approcher le plus près possible de votre véhicule afin de voir à travers votre toit ouvrant (oui, j'ai un toit ouvrant, petite pointe de snobisme qui me permet de profiter des rayons de soleil en été et qui explique mon teint hâlé) ;
  • les jeunes excités du volant, dont la première paie a servi à donner une deuxième jeunesse à leur Honda Civic, et qui se spécialisent dans le slalom à travers un trafic dense. Bien entendu, le bras gauche délicatement posé sur le rebord de leur portière, ils ne peuvent s'empêcher de vous regarder avec fierté et dédain lorsqu'ils se portent à votre hauteur ;
  • les drogués du cellulaire et autre Blackberry, dont la priorité est de rester dans la file de gauche, en roulant au pas, en ignorant totalement les autres automobilistes et qui n'hésiteront pas à vous balancer un énorme "finger" à la face pour peu que vous osiez troubler leur tranquillité téléphonique.
  • les conducteurs qui transforment leur habitacle en restaurant mobile (c'est peut-être ça finalement le fast-food : aller le plus vite possible tout en mangeant). Dans ce type de resto, on peut déjeûner, dîner, souper, boire, bref, toutes les activités classiques d'un resto traditionnel avec néanmoins un extraordinaire `luxe : la possibilité de fumer tout en mangeant et en conduisant sans être dérangé par un voisin de table grincheux ;
  • enfin, une dernière catégorie, que je qualifierais poliment de "conducteurs originaux" avec parmi eux, le passionné de musculation qui tient son volant d'une main et une haltère de l'autre (si c'est pas du profesionnalisme ça !).

Bref, avec ces quelques constats édifiants, pas étonnant que le Québec présente les pires statistiques du Canada en terme de morts sur la route.

Chers cousins, allez, faites preuve d'un peu de civisme et de discipline SVP !

20 novembre 2006

De l'art de faire la queue au Québec

3 ans que je suis au Québec et je suis toujours aussi impressionné par la discipline de nos cousins lorsqu'il s'agit de faire la queue, que ce soit au resto, au cinéma, au théâtre, pour attendre un taxi, pour rentrer dans un club de danseuses, pour assister au salon du livre et j'en passe... Non seulement le québécois n'essaiera pas de vous passer devant (ou alors, si c'est le cas, immanquablement vous reconnaîtrez un français), mais en plus, il est possible d'engager la conversation, de discuter de tout et de rien, avec humour, chaleur et sérénité.

Rien à voir donc avec ma chère terre natale, où la personne qui se trouve derrière vous va tout mettre en oeuvre pour essayer de vous doubler. Non content de vous coller son haleine chaude et chargée dans le creux de votre oreille, cette personne (appelons-le "sauvage") va rapidement s'en prendre à vous, au patron du resto ou du cinéma, aux hommes politiques pour finir avec Bush... Oui, si ce sauvage se trouve dans une attente aussi insupportable, c'est probablement à cause de ce crétin de Bush, coupable de tous les maux de la planète. Plusieurs fois, le sauvage tentera de vous déborder par la gauche, puis par la droite, par en haut, par en bas, en prenant bien soin de vous écraser le pied et également en tentant de vous rappeler, par un contact extrêmement désagréable sur vos fesses galbées par des heures de salle muscu', que c'est bien un homme, un vrai, qui essaie de vous griller la politesse. Sartre avait bien raison : "l'enfer, c'est les autres"... surtout le couillon sauvage qui se trouve derrière vous.

Franchement, je ne peux pas dire que cette promiscuité avec mes compatriotes (ou cons-patriotes, au choix) me manque. Chers cousins québécois, restez tels que vous êtes, aussi patients que sociables et ce, malgré des files d'attente de plusieurs dizaines de mètres, à braver le froid dans des tenues parfois minimalistes notamment durant la rude saison hivernale ! C'est un bonheur sans cesse renouvelé de vous côtoyer. Faire la queue au Québec prend une toute autre dimension : c'est un excellent moyen, aussi puissant que les divers sites de rencontre virtuelle, de se faire de nouveaux amis, d'échanger, de tout simplement oublier qu'on fait la queue.

Je pars de ce pas me trouver un resto où y a la queue.

12 novembre 2006

Lettre à un père...

Je viens tout juste de raccrocher le combiné téléphonique. Au bout du fil, mon père qui avait visiblement un grand besoin de s'épancher sur son triste sort. Je suis le 2ème de ses 3 fils, le seul à vivre à quelques milliers de kilomètres de lui. Et lui de me dire : "J'ai parfois l'impression de trop voir tes 2 frères et de ne pas te voir assez".

La séparation d'avec ma mère après 35 ans de vie commune il y a un an et demi environ, la perte de son travail il y a quelques mois (après 2 ans de dépression se traduisant par une incapacité chronique à exercer ses fonctions de juriste), le sentiment d'inutilité sociale, d'abandon qui en ont résulté, sont autant d'éléments qui aujourd'hui poussent mon paternel à tenir des discours aussi douloureux que pénibles à entendre.

Nos parents ont toujours été nos modèles, nos guides, ceux qui nous ont mis le pied à l'étrier et ont fait de leur mieux pour nous aider à nous construire et voler de nos propres ailes. Si la séparation de mes parents après plus de 30 ans de mariage a été un choc, les pensées moroses de mon père ont parfois l'effet d'un cataclysme sur ma propre vie. Comment accepter le fait qu'il puisse tenir des propos du type "si je ne retrouve pas rapidement quelque chose à faire, si je ne parviens pas à donner un nouvel élan, un sens à ma vie, il me semble préférable de quitter cette Terre dans un délai relativement bref".

J'ai passé les 25 premières années de mon existence à entendre mon père se plaindre de tout, de son travail, de la société dans laquelle on vit. Inconsciemment, j'ai rapidement senti qu'il fallait que je parte, loin, afin qu'il ne nous tire pas tous vers le bas. Ma mère a, elle, mis 35 ans à le comprendre, espérant sans doute pouvoir l'aider.

Et pourtant, j'adore mon père et je lui répète souvent que je n'aurais pas aimé recevoir d'autre éducation que celle que j'ai reçue. Oui, papa, on a le droit de faire des erreurs, de se tromper. Mais il y a aussi une chose qui est sûre : je ne pourrai jamais t'aider si tu ne veux pas t'aider. Rousseau le disait lui-même : "La volonté ne se délègue pas". Je ne peux pas vouloir pour toi. Tout au plus, je peux te supporter, t'écouter et je me refuse à rentrer dans le jeu de la victimisation. Je sais, il n'est sans doute pas facile de tout recommencer à 57 ans, mais la vie est tellement belle, offre de telles opportunités qu'il faut tout faire pour la savourer, à chaque seconde.

J'ai l'impression d'être rendu à un stade de ma vie où nous, les enfants, jouons à notre façon le rôle de parents à l'égard de nos propres parents. Oui, papa, je suis loin, à quelques milliers de kilomètres, mais je te soutiens de toutes mes forces dans ces moments difficiles et je suis sûr que tu sauras rebondir. Je n'en suis pas encore rendu là, mais j'aimerais que mes futurs enfants connaissent leur grand-père paternel, un homme sensible, de grande valeur.

Courage.

07 novembre 2006

De l'art du coaching

Aujourd'hui, j'ai eu l'immense privilège d'assister à une formation fortement recommandée par mon supérieur et notre département des Ressources Inhumaines. Se trouvaient là, pêle-mêle, la plupart des managers (dont moi) et superviseurs de notre merveilleuse compagnie. Le thème du jour : le coaching ou que faire pour développer nos sbires corvéables à merci, les aider à s'accomplir dans leur travail, les motiver... Vaste question. En lisant entre les lignes, mon boss me demande de coacher mes employés... alors que moi-même je n'ai pas encore vu le moindre échantillon de coaching.

Et après 4 heures de théorie et d'improbables mises en situation, je sais toujours pas quoi faire. Docteur, c'est grave ? Suis-je un mauvais gestionnaire ?

Morphée me portera peut-être conseil. Bonne nuit.

05 novembre 2006

La girouette est québécoise...

Si l'on en croit la plupart des bons dictionnaires, la girouette est :

  • au propre : une plaque mobile, de forme variable, qui indique la direction du vent en pivotant latéralement sur un axe généralement placé en haut d'un édifice ;
  • au figuré : une personne versatile, qui change fréquemment d'opinion.

Voici modestement ma définition. La girouette se caractérise notamment par les traits suivants :

  • elle débarque dans votre vie telle une tornade ,
  • elle vous encense, vous voue une admiration aussi folle qu'instantanée, vous trouve parfait, vous couvre de tellement de superlatifs que ça en devient génant,
  • elle se demande presque comment elle a pu vivre sans vous tout ce temps,
  • elle veut vous présenter famille, amis, collègues, animaux domestiques en moins de 3 jours,
  • elle vous appelle dès que son emploi du temps le permet,
  • elle vous dit à quel point elle aime entendre votre voix,
  • et surtout, du jour au lendemain, après 15 jours aussi intenses que passionnés, sans crier gare, une fois que la tornade a pris soin de tout retourner, elle ne vous propose plus que son amitié en prenant bien soin de vous dire à quel point elle se sent coupable,
  • puis, elle implore votre pardon avant de disparaître.

Cette girouette là existe. Elle est québécoise. Je l'ai rencontrée. Elle m'a indiqué le nord, j'y suis allé les yeux fermés. Elle est partie vers le sud... sans doute une bourrasque de vent sournoise... Je la pardonne, elle n'a aucune emprise sur la météo.

La malédiction du tome 7...

Mais qu'est-ce qui m'a pris de me lancer dans la lecture des Rois Maudits ? Une soirée trop arrosée, un pari qui a mal tourné, un élan de snobisme ? Et surtout, que se passe-t-il avec ce tome 7, intitulé "Quand un Roi perd la France" ? Certes, Jacques de Molay, le maître des Templiers, a lancé sa malédiction dès le premier tome, mais pas une seule seconde je ne pensais qu'elle finirait par m'atteindre.

J'ai avalé les 6 premiers tomes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et boum... v'là le tome 7... absolument indigeste. Moi qui pensais manger de tout, je dois déchanter. Voilà bientôt 4 semaines que j'essaie d'achever ce bouquin d'à peine 300 pages et je lutte, je lutte, je lutte... Je vous entends déjà me dire : "mais qu'est-ce qui t'oblige à aller au bout ? Lâche-le ce bouquin...". Ce à quoi je répondrai :

  1. je suis taureau : plus têtu, tu meurs ;
  2. je me suis pas tapé 6 fois 300 pages pour m'arrêter si près du but. Demandez à un marathonien de s'arrêter à 1 km de l'arrivée ;
  3. je veux connaître la fin, merde (OK, les petits malins me diront que le Roi finit par perdre la France. Oui, mais comment ?) ;
  4. j'espère bien pouvoir en parler en société, histoire de faire illusion dans les cocktails mondains dont je raffole tant. "Oui, oui, votre histoire me rappelle un peu celle de Jean II, lorsqu'il a perdu la France au XIV siècle" : vous imaginez l'impact sur un parterre de gens triés sur le volet ?

Allez, j'arrête de me plaindre (pas facile quand on a des origines hexagonales) : la dernière ligne droite est là. Et surtout, plus jamais je ne me lancerai dans une telle aventure sans une préparation adaptée.

C'est décidé, je reprends la lecture de la bibliothèque verte.

Rugby time

40 à 21. Sans surprise, les All-Blacks ont laminé une bien pâle équipe d'Angleterre. Et comme d'habitude en période pré-Coupe du Monde, on se demande qui pourra bien battre cette mythique équipe de Nouvelle-Zélande. Et poutant, ils n'ont pas remporté ce trophée depuis la toute première édition en 1987. On verra bien si la France est en mesure de faire vaciller cette superbe machine lors des 2 confrontations des 11 et 18 novembre prochains. Espérons, espérons...

Arrêtons ici les commentaires sportifs et plongeons-nous plutôt dans l'aspect sociologique de la chose. J'ai vu ce match en matinée dans un bar de Montréal, qui n'est pas réputée pour être une ville où le rugby est le sport Roi. Se retrouvent donc là quelques amateurs déracinés, Néo-zélandais, britanniques, français, australiens, sud-africains, tous unis par cette irréfrénable passion pour ce sport. Et quelque soit la nationalité, le langage est le même : les "fucking referee" succédent aux "wahhhhh" de joie ou de colère éructés par des fans qui, malgré l'heure matinale, n'hésitent pas à faire le plein de houblon.

Le déroulement du match ne donne aucun doute sur l'identité du vainqueur. Dans une ambiance qui reste malgré tout bon enfant, le camp des futurs supporters vainqueurs commence à faire preuve d'une feinte compassion teintée de provocation, voire d'arrogance. Peu voire pas de réaction face à ces attaques gratuites : l'heure matinale, la neutralité de certains fans ou l'absence d'espoir chez les sujets de la Reine de renverser des All Blacks dominateurs sont autant de raisons à cette passivité.

Les vaincus ont hâte que la leçon de rugby prenne fin. Coup de sifflet final libérateur de l'arbitre français, qui pour l'occasion aura eu droit à quelques noms d'oiseau de la part de fans déçus par la prestation du XV de la Rose et qui aura, le temps du match, manqué à quelques reprises de déclencher une nouvelle guerre de Cent Ans ! En moins de 3 minutes et après une addition payée à la hâte, les fans vaincus quittent le bar sous les vivas de quelques supporters néo-zélandais fiers de leurs troupes et pour lesquels une nouvelle tournée de houblon permettra de "refaire le match" avec des commentaires aussi partiaux qu'objectifs.

La France est prévenue, les All Blacks ne viennent pas faire du tourisme...

04 novembre 2006

1er plongeon dans le grand bain du blog

Première tentative avec l'univers du blogue. Je ne sais pas encore quelle teinte prendra cet espace que je souhaite ouvert, accessible à tous. Il est certain que mes coups de gueule, mes coups de coeur auront droit de cité dans ce lieu. Je réagirai très certainement à l'actualité, partagerai avec vous mes tracas quotidiens, les quelques situations cocasses qui croiseront ma route, et surtout je parlerai de mon intégration en terre québécoise, bref, une tribune sans barrière, sans thème précis, ouvert sur tout et bien entendu, vos commentaires, réactions et autres conseils seront les bienvenus.