25 novembre 2006

Pérégrination nocturne

Samedi. Tôt le matin. Rue Crescent (sans doute la rue que je haïs le plus à Montréal).

Je suis avec 3 amis. Nous venons à peine de sortir du sordide Electric Avenue qui, sous la supervision de sympathiques videurs aussi larges que hauts, recrache un flot continu de clients aussi imbibés que hagards. A cette heure avancée de la nuit, on ressemble plus aux zombies du clip Thriller de Michael Jackson qu'aux candidats proprets de Loft Story.

Une multitude de groupes se forment sur le trottoir, chacun s'efforçant de rassembler ses esprits, de retrouver ses amis de 20 ans, ses nouveaux amis d'un soir, sa potentielle conquête de la nuit et j'en passe. J'observe la sortie avec attention, malgré les quelques breuvages alcoolisés que j'ai engloutis (j'en ai forcément bu un trop grand nombre parce que je ne m'explique toujours pas comment, tel une baleine sur une plage, on s'est échoué dans ce night-club miteux. Je me souviens simplement que la soirée a commencé au Tap Room vers 17h et qu'ensuite on a dû faire 4 ou 5 autres endroits, où l'alcool a été un dénominateur commun. Quasi impossible de retracer le parcours, j'ai pas la mémoire des noms... surtout des enseignes de bars) .

J'observe donc cette ruche bourdonnante d'individus qui pour la plupart savent que c'est le "last call" pour trouver leur reine d'un soir.

A mes côtés, une petite blonde en mini-jupe, talons aiguilles, toute de noir vétue, tape frénétiquement sur le clavier de son cellulaire. Elle est seule. J'engage la conversation aussi subtilement que peut le faire un gars avec 3 grammes d'alcool dans chaque bras.

Moi : ah ben non ! on s'est pas parlé de la soirée et tu me demandes déjà mon numéro de téléphone !

Elle : ???

Moi : Je te le dis tout de suite : j'aime pas quand ça va trop vite.

Elle : ...

Moi : Et au fait, tu as de très belles chaussures.

Elle (flattée) : Ah, merci !

Moi : je le pense sincérement.

Elle : elles sont peut-être belles mais j'ai vraiment mal aux pieds.

Moi (toujours aussi subtil) : faut souffrir pour être belle. Tu as déjà dû beaucoup souffrir dans ta vie.

Elle (toujours flattée) : vraiment merci. Mais vous étiez à l'intérieur ce soir ? Pourquoi t'es pas venu me parler ?

Moi (lucide) : je suis à peu près persuadé qu'on était chacun là où l'autre ne s'aventurait pas : moi, la piste de danse, toi, le bar. Je me trompe ?

Elle : Non, t'as raison, j'étais sur la piste, c'est aussi pour ça que j'ai mal aux pieds.

Moi : qu'est ce que tu fous toute seule sur le trottoir ?

Elle : je suis avec une amie mais je pense qu'elle est partie avec un gars qu'elle a rencontré (NDLR : je perçois une pointe de jalousie dans ses propos)

Moi : bon, ben, on finit la soirée où ?

Un de mes amis (je les avais oubliés eux moi !) : on va tous chez toi !

Elle : ouais, bonne idée ! on va chez toi.

Moi : euh... bon, ben... OK

A partir de là, tout commence à devenir franchement nébuleux. Voici les quelques bribes de souvenirs que j'ai pu rassembler ce matin malgré un cerveau complétement embrumé :

  • y avait personne dans mon appart' ce matin ;
  • les cadavres de bouteilles de bière sur la table du salon ont laissé un vibrant témoignage du passage de mes compagnons de beuverie ;
  • la fille s'appelait Valérie (oui, je le sais, j'ai retrouvé sa carte de visite sur ma table de chevet) et visiblement elle avait pas froid aux yeux ;
  • j'ai vaguement le souvenir de l'avoir "frenché" à plusieurs reprises (où étaient mes 3 amis à ce moment-là ? Mystère...) ;
  • je pense avoir rejoint Morphée vers 6h, seul.

En tout cas, c'est décidé : j'arrête... d'aller au Electric Avenue. Je vais aller me prendre une bière au soleil pour fêter cette nouvelle résolution. Je vais aussi appeler mes 3 compères, histoire de savoir s'il faut que je rappelle la belle Valérie. Dans mon souvenir, elle était même très belle. Peut-être est-ce plus sage que je ne garde d'elle que son souvenir.

22 novembre 2006

Obélix est… québécoise !

Après bientôt 3 années à côtoyer nos cousins, je me dois d’aborder les grands principes qui régissent les relations homme / femme au Québec.

Force est de constater qu’il n’est pas facile d’être un homme de nos jours au Québec, dans une société placée sous le règne du matriarcat. La libération de la femme a atteint un tel stade au Québec qu’elles ont totalement pris un pouvoir déserté par une gent masculine qui ne sait plus bien comment se situer. Les femmes québécoises ont de réelles « couilles » (‘scusez cet écart de langage) et nombreuses sont celles qui se plaignent que les mâles québécois sont devenus des chiffes molles, ne sachant plus séduire, ni charmer une femme (dire « cruiser » ici). J’ai côtoyé de près plusieurs représentantes de la gente féminine locale et à la quasi-unanimité le leitmotiv était le suivant : « Le Québec est la province des hommes aux yeux baissés ». Pas très flatteur pour nos cousins…

Très honnêtement, je ne peux pas leur donner complétement tort (je suis solidaire les gars !). J’ai vu quelques hommes québécois à l’œuvre dans les bars (certes, vous me direz que c’est pas dans les bars qu’on a le meilleur échantillonnage) et je ne peux pas dire que je me sentais particulièrement impressionné par les méthodes « brut de décoffrage » du chasseur québécois.

A l’inverse, les femmes vivent une sexualité totalement débridée (ah cette libération sexuelle !), dans laquelle elles sont totalement actrices. Ce sont elles qui vous choisissent et non l’inverse. Finalement, elles se comportent comme la plupart des gars en Europe : elles vous prennent, vous « consomment », vous jettent et ne vous rappelleront qu’en cas de besoin urgent. On rentre tout droit dans la définition du si populaire statut de « fuck-friend ». Et les plus débrouillardes pourront même en avoir plusieurs en rayon. Bon vivant rimant avec prévoyant, vaut mieux pallier toute pénurie éventuelle.

Si j’osais un parallèle (soyons fou) : le rapport des québécoises aux hommes est à peu près le même que celui d'Obélix avec les Romains. On cogne d’abord et on discute après. Si c’est un tantinet déstabilisant de prime abord pour le charmeur français que je suis (si, si, je peux être charmeur à mes heures), j’ai rapidement pu apprécier les avantages de ce débridement. Néanmoins, après plusieurs mois de recul, je regrette un peu le temps de la séduction qui est ici réduite à peau de chagrin. Aujourd’hui, je dirais que la femme idéale serait à mi-chemin entre la femme française et la femme québécoise, c’est-à-dire un juste milieu entre la femme réservée, à séduire et la femme libérée.

Je pars de ce pas me mettre en quête d’une franco-québécoise.

21 novembre 2006

De l'art (?) de la conduite au Québec

Pas plus tard qu'hier, je vantais les mérites et la discipline de nos cousins québécois dans les files d'attente. Je ne peux malheureusement pas en dire autant en ce qui concerne leur comportement au volant . Plusieurs constats s'imposent :

- le prix des automobiles au Québec pourrait facilement être réduit de quelques centaines de dollars puisque plusieurs équipements (rétroviseurs et autres clignotants) ne servent absolument à rien. Encore que le rétroviseur (surtout intérieur) soit un indispensable outil pour le ravalement de façade matinal de ces dames.

- les panneaux de signalisation ont un seul et unique but : décorer des autoroutes défoncées en perpétuelle réféction.

- les autoroutes sont des terrains de jeu pour échappés de l'asile. Parmi ces dégénérés, on retrouve pêle-mêle :

  • les chauffeurs de truck dont la principale préoccupation est d'essayer, depuis leur cabine, de s'approcher le plus près possible de votre véhicule afin de voir à travers votre toit ouvrant (oui, j'ai un toit ouvrant, petite pointe de snobisme qui me permet de profiter des rayons de soleil en été et qui explique mon teint hâlé) ;
  • les jeunes excités du volant, dont la première paie a servi à donner une deuxième jeunesse à leur Honda Civic, et qui se spécialisent dans le slalom à travers un trafic dense. Bien entendu, le bras gauche délicatement posé sur le rebord de leur portière, ils ne peuvent s'empêcher de vous regarder avec fierté et dédain lorsqu'ils se portent à votre hauteur ;
  • les drogués du cellulaire et autre Blackberry, dont la priorité est de rester dans la file de gauche, en roulant au pas, en ignorant totalement les autres automobilistes et qui n'hésiteront pas à vous balancer un énorme "finger" à la face pour peu que vous osiez troubler leur tranquillité téléphonique.
  • les conducteurs qui transforment leur habitacle en restaurant mobile (c'est peut-être ça finalement le fast-food : aller le plus vite possible tout en mangeant). Dans ce type de resto, on peut déjeûner, dîner, souper, boire, bref, toutes les activités classiques d'un resto traditionnel avec néanmoins un extraordinaire `luxe : la possibilité de fumer tout en mangeant et en conduisant sans être dérangé par un voisin de table grincheux ;
  • enfin, une dernière catégorie, que je qualifierais poliment de "conducteurs originaux" avec parmi eux, le passionné de musculation qui tient son volant d'une main et une haltère de l'autre (si c'est pas du profesionnalisme ça !).

Bref, avec ces quelques constats édifiants, pas étonnant que le Québec présente les pires statistiques du Canada en terme de morts sur la route.

Chers cousins, allez, faites preuve d'un peu de civisme et de discipline SVP !

20 novembre 2006

De l'art de faire la queue au Québec

3 ans que je suis au Québec et je suis toujours aussi impressionné par la discipline de nos cousins lorsqu'il s'agit de faire la queue, que ce soit au resto, au cinéma, au théâtre, pour attendre un taxi, pour rentrer dans un club de danseuses, pour assister au salon du livre et j'en passe... Non seulement le québécois n'essaiera pas de vous passer devant (ou alors, si c'est le cas, immanquablement vous reconnaîtrez un français), mais en plus, il est possible d'engager la conversation, de discuter de tout et de rien, avec humour, chaleur et sérénité.

Rien à voir donc avec ma chère terre natale, où la personne qui se trouve derrière vous va tout mettre en oeuvre pour essayer de vous doubler. Non content de vous coller son haleine chaude et chargée dans le creux de votre oreille, cette personne (appelons-le "sauvage") va rapidement s'en prendre à vous, au patron du resto ou du cinéma, aux hommes politiques pour finir avec Bush... Oui, si ce sauvage se trouve dans une attente aussi insupportable, c'est probablement à cause de ce crétin de Bush, coupable de tous les maux de la planète. Plusieurs fois, le sauvage tentera de vous déborder par la gauche, puis par la droite, par en haut, par en bas, en prenant bien soin de vous écraser le pied et également en tentant de vous rappeler, par un contact extrêmement désagréable sur vos fesses galbées par des heures de salle muscu', que c'est bien un homme, un vrai, qui essaie de vous griller la politesse. Sartre avait bien raison : "l'enfer, c'est les autres"... surtout le couillon sauvage qui se trouve derrière vous.

Franchement, je ne peux pas dire que cette promiscuité avec mes compatriotes (ou cons-patriotes, au choix) me manque. Chers cousins québécois, restez tels que vous êtes, aussi patients que sociables et ce, malgré des files d'attente de plusieurs dizaines de mètres, à braver le froid dans des tenues parfois minimalistes notamment durant la rude saison hivernale ! C'est un bonheur sans cesse renouvelé de vous côtoyer. Faire la queue au Québec prend une toute autre dimension : c'est un excellent moyen, aussi puissant que les divers sites de rencontre virtuelle, de se faire de nouveaux amis, d'échanger, de tout simplement oublier qu'on fait la queue.

Je pars de ce pas me trouver un resto où y a la queue.

12 novembre 2006

Lettre à un père...

Je viens tout juste de raccrocher le combiné téléphonique. Au bout du fil, mon père qui avait visiblement un grand besoin de s'épancher sur son triste sort. Je suis le 2ème de ses 3 fils, le seul à vivre à quelques milliers de kilomètres de lui. Et lui de me dire : "J'ai parfois l'impression de trop voir tes 2 frères et de ne pas te voir assez".

La séparation d'avec ma mère après 35 ans de vie commune il y a un an et demi environ, la perte de son travail il y a quelques mois (après 2 ans de dépression se traduisant par une incapacité chronique à exercer ses fonctions de juriste), le sentiment d'inutilité sociale, d'abandon qui en ont résulté, sont autant d'éléments qui aujourd'hui poussent mon paternel à tenir des discours aussi douloureux que pénibles à entendre.

Nos parents ont toujours été nos modèles, nos guides, ceux qui nous ont mis le pied à l'étrier et ont fait de leur mieux pour nous aider à nous construire et voler de nos propres ailes. Si la séparation de mes parents après plus de 30 ans de mariage a été un choc, les pensées moroses de mon père ont parfois l'effet d'un cataclysme sur ma propre vie. Comment accepter le fait qu'il puisse tenir des propos du type "si je ne retrouve pas rapidement quelque chose à faire, si je ne parviens pas à donner un nouvel élan, un sens à ma vie, il me semble préférable de quitter cette Terre dans un délai relativement bref".

J'ai passé les 25 premières années de mon existence à entendre mon père se plaindre de tout, de son travail, de la société dans laquelle on vit. Inconsciemment, j'ai rapidement senti qu'il fallait que je parte, loin, afin qu'il ne nous tire pas tous vers le bas. Ma mère a, elle, mis 35 ans à le comprendre, espérant sans doute pouvoir l'aider.

Et pourtant, j'adore mon père et je lui répète souvent que je n'aurais pas aimé recevoir d'autre éducation que celle que j'ai reçue. Oui, papa, on a le droit de faire des erreurs, de se tromper. Mais il y a aussi une chose qui est sûre : je ne pourrai jamais t'aider si tu ne veux pas t'aider. Rousseau le disait lui-même : "La volonté ne se délègue pas". Je ne peux pas vouloir pour toi. Tout au plus, je peux te supporter, t'écouter et je me refuse à rentrer dans le jeu de la victimisation. Je sais, il n'est sans doute pas facile de tout recommencer à 57 ans, mais la vie est tellement belle, offre de telles opportunités qu'il faut tout faire pour la savourer, à chaque seconde.

J'ai l'impression d'être rendu à un stade de ma vie où nous, les enfants, jouons à notre façon le rôle de parents à l'égard de nos propres parents. Oui, papa, je suis loin, à quelques milliers de kilomètres, mais je te soutiens de toutes mes forces dans ces moments difficiles et je suis sûr que tu sauras rebondir. Je n'en suis pas encore rendu là, mais j'aimerais que mes futurs enfants connaissent leur grand-père paternel, un homme sensible, de grande valeur.

Courage.

07 novembre 2006

De l'art du coaching

Aujourd'hui, j'ai eu l'immense privilège d'assister à une formation fortement recommandée par mon supérieur et notre département des Ressources Inhumaines. Se trouvaient là, pêle-mêle, la plupart des managers (dont moi) et superviseurs de notre merveilleuse compagnie. Le thème du jour : le coaching ou que faire pour développer nos sbires corvéables à merci, les aider à s'accomplir dans leur travail, les motiver... Vaste question. En lisant entre les lignes, mon boss me demande de coacher mes employés... alors que moi-même je n'ai pas encore vu le moindre échantillon de coaching.

Et après 4 heures de théorie et d'improbables mises en situation, je sais toujours pas quoi faire. Docteur, c'est grave ? Suis-je un mauvais gestionnaire ?

Morphée me portera peut-être conseil. Bonne nuit.

05 novembre 2006

La girouette est québécoise...

Si l'on en croit la plupart des bons dictionnaires, la girouette est :

  • au propre : une plaque mobile, de forme variable, qui indique la direction du vent en pivotant latéralement sur un axe généralement placé en haut d'un édifice ;
  • au figuré : une personne versatile, qui change fréquemment d'opinion.

Voici modestement ma définition. La girouette se caractérise notamment par les traits suivants :

  • elle débarque dans votre vie telle une tornade ,
  • elle vous encense, vous voue une admiration aussi folle qu'instantanée, vous trouve parfait, vous couvre de tellement de superlatifs que ça en devient génant,
  • elle se demande presque comment elle a pu vivre sans vous tout ce temps,
  • elle veut vous présenter famille, amis, collègues, animaux domestiques en moins de 3 jours,
  • elle vous appelle dès que son emploi du temps le permet,
  • elle vous dit à quel point elle aime entendre votre voix,
  • et surtout, du jour au lendemain, après 15 jours aussi intenses que passionnés, sans crier gare, une fois que la tornade a pris soin de tout retourner, elle ne vous propose plus que son amitié en prenant bien soin de vous dire à quel point elle se sent coupable,
  • puis, elle implore votre pardon avant de disparaître.

Cette girouette là existe. Elle est québécoise. Je l'ai rencontrée. Elle m'a indiqué le nord, j'y suis allé les yeux fermés. Elle est partie vers le sud... sans doute une bourrasque de vent sournoise... Je la pardonne, elle n'a aucune emprise sur la météo.

La malédiction du tome 7...

Mais qu'est-ce qui m'a pris de me lancer dans la lecture des Rois Maudits ? Une soirée trop arrosée, un pari qui a mal tourné, un élan de snobisme ? Et surtout, que se passe-t-il avec ce tome 7, intitulé "Quand un Roi perd la France" ? Certes, Jacques de Molay, le maître des Templiers, a lancé sa malédiction dès le premier tome, mais pas une seule seconde je ne pensais qu'elle finirait par m'atteindre.

J'ai avalé les 6 premiers tomes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et boum... v'là le tome 7... absolument indigeste. Moi qui pensais manger de tout, je dois déchanter. Voilà bientôt 4 semaines que j'essaie d'achever ce bouquin d'à peine 300 pages et je lutte, je lutte, je lutte... Je vous entends déjà me dire : "mais qu'est-ce qui t'oblige à aller au bout ? Lâche-le ce bouquin...". Ce à quoi je répondrai :

  1. je suis taureau : plus têtu, tu meurs ;
  2. je me suis pas tapé 6 fois 300 pages pour m'arrêter si près du but. Demandez à un marathonien de s'arrêter à 1 km de l'arrivée ;
  3. je veux connaître la fin, merde (OK, les petits malins me diront que le Roi finit par perdre la France. Oui, mais comment ?) ;
  4. j'espère bien pouvoir en parler en société, histoire de faire illusion dans les cocktails mondains dont je raffole tant. "Oui, oui, votre histoire me rappelle un peu celle de Jean II, lorsqu'il a perdu la France au XIV siècle" : vous imaginez l'impact sur un parterre de gens triés sur le volet ?

Allez, j'arrête de me plaindre (pas facile quand on a des origines hexagonales) : la dernière ligne droite est là. Et surtout, plus jamais je ne me lancerai dans une telle aventure sans une préparation adaptée.

C'est décidé, je reprends la lecture de la bibliothèque verte.

Rugby time

40 à 21. Sans surprise, les All-Blacks ont laminé une bien pâle équipe d'Angleterre. Et comme d'habitude en période pré-Coupe du Monde, on se demande qui pourra bien battre cette mythique équipe de Nouvelle-Zélande. Et poutant, ils n'ont pas remporté ce trophée depuis la toute première édition en 1987. On verra bien si la France est en mesure de faire vaciller cette superbe machine lors des 2 confrontations des 11 et 18 novembre prochains. Espérons, espérons...

Arrêtons ici les commentaires sportifs et plongeons-nous plutôt dans l'aspect sociologique de la chose. J'ai vu ce match en matinée dans un bar de Montréal, qui n'est pas réputée pour être une ville où le rugby est le sport Roi. Se retrouvent donc là quelques amateurs déracinés, Néo-zélandais, britanniques, français, australiens, sud-africains, tous unis par cette irréfrénable passion pour ce sport. Et quelque soit la nationalité, le langage est le même : les "fucking referee" succédent aux "wahhhhh" de joie ou de colère éructés par des fans qui, malgré l'heure matinale, n'hésitent pas à faire le plein de houblon.

Le déroulement du match ne donne aucun doute sur l'identité du vainqueur. Dans une ambiance qui reste malgré tout bon enfant, le camp des futurs supporters vainqueurs commence à faire preuve d'une feinte compassion teintée de provocation, voire d'arrogance. Peu voire pas de réaction face à ces attaques gratuites : l'heure matinale, la neutralité de certains fans ou l'absence d'espoir chez les sujets de la Reine de renverser des All Blacks dominateurs sont autant de raisons à cette passivité.

Les vaincus ont hâte que la leçon de rugby prenne fin. Coup de sifflet final libérateur de l'arbitre français, qui pour l'occasion aura eu droit à quelques noms d'oiseau de la part de fans déçus par la prestation du XV de la Rose et qui aura, le temps du match, manqué à quelques reprises de déclencher une nouvelle guerre de Cent Ans ! En moins de 3 minutes et après une addition payée à la hâte, les fans vaincus quittent le bar sous les vivas de quelques supporters néo-zélandais fiers de leurs troupes et pour lesquels une nouvelle tournée de houblon permettra de "refaire le match" avec des commentaires aussi partiaux qu'objectifs.

La France est prévenue, les All Blacks ne viennent pas faire du tourisme...

04 novembre 2006

1er plongeon dans le grand bain du blog

Première tentative avec l'univers du blogue. Je ne sais pas encore quelle teinte prendra cet espace que je souhaite ouvert, accessible à tous. Il est certain que mes coups de gueule, mes coups de coeur auront droit de cité dans ce lieu. Je réagirai très certainement à l'actualité, partagerai avec vous mes tracas quotidiens, les quelques situations cocasses qui croiseront ma route, et surtout je parlerai de mon intégration en terre québécoise, bref, une tribune sans barrière, sans thème précis, ouvert sur tout et bien entendu, vos commentaires, réactions et autres conseils seront les bienvenus.