23 décembre 2006

Petit coup de gueule du maudit "françois"

Bientôt 3 ans que le Québec est ma terre d'élection. Combien de fois ai-je entendu : "vous les français, vous êtes snobs et vous nous reprenez constamment sur notre français". Ce à quoi je répondrai : c'est vrai que si je me fiais uniquement à certains de mes compatriotes la plupart des québécois sont pratiquement à ranger dans la catégorie "tueur linguistique en série" tant le massacre de la langue de Molière est flagrant selon eux.

Je m'efforce de prendre votre défense en expliquant à mes chers compatriotes qu'une langue, ça vit, ça évolue, ça s'enrichit, bref, c'est une entité dynamique, en réinvention perpétuelle (telle que devrait d'ailleurs l'être un couple, mais ça, c'est un autre débat). Il n'y a qu'à regarder les particularismes régionaux français, sur un territoire plus de 5 fois plus petit que le Québec. Mettez ensemble un marseillais et un lensois, je suis pas persuadé qu'ils se comprendront parfaitement.

Bref, tout ça pour dire que ce procès qui vous est intenté n'a, selon moi, pas lieu d'être. Sauf que... telle une bête apeurée, vous n'hésitez pas vous même à vous rebiffer et à nous reprendre en permanence (si, si) notamment sur la supposée invasion d'anglicismes dans notre langage quotidien. Oui, on gare notre voiture au "parking" et pas au "stationnement", oui on travaille dans des "open space" et pas dans des "cubicules", oui on a des "plannings" chargés, mais jamais on ne dira qu'une femme est "cute", qu'un chandail est "loose", qu'on va à un "party", etc... Et mieux, on évitera autant que possible de créer des mots français calqués sur l'anglais juste pour se déculpabiliser et pouvoir dire "Non, nous n'employons pas de mots anglais". A titre d'exemple, nous ne "cédulons pas d'entrevue dans un cubicule" (schedule an interview in a cubicle) mais nous "planifions un meeting dans un open space" (oui, oui, je sais)...

Enfin, dernière petite chose. Arrêtez de nous demander, comme si on était des bêtes de foire, de parler anglais, juste pour le plaisir de vous foutre de nous. Sachez que we only speak the language of love.

Voilà qui est dit. Ça va mieux.... Maintenant, enterrons la hâche de guerre linguistique et faisons évoluer la langue à notre guise. Le plus important est de profiter de la richesse de nos échanges.

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